Bouchkara

Depuis notre plus jeune âge nous avons toujours côtoyé et jouer avec echkara (sac en jute). On se rappelle encore de la course de sac en jute durant les fêtes locales. A l'age adulte on connaissait aussi l'utilité de ce sac pour le transport des céréales et autres produits domestiques.

Travailler au moulin ou comme docker, c'était le travail pénible de transbordement et de porter sur le dos cette misère de chkara sur un long parcours. 

Chkara a toujours été présente et proche de nous. Elle fait partie de notre environnement laborieux. Même usée à l'extrême elle reste utilisée comme serpillière. 

Pour designer des individus lèches-bottes, on disait de quelqu'un " akhi -erkhicha".

Durant la révolution, echkara était aussi là ! Mais cette fois ci, elle a changée de camp et de statut. Elle est devenue cagoule, pour cacher le visage des traîtres et des vendus et faciliter le travail du collabo bouchkara. 

Aujourd'hui, c'est l'embellie pour echkara. Elle s'est émancipée. Elle a de l'importance. Elle est devenue très discrète. Elle est enviée et elle vaut son pesant d'argent. 

Elle a changée de métier. Elle fait le transport de fonds. 

Dans ces moments prospèrent echkara est devenue une référence pour designer les parvenus » Moula chkara. ».

Chkara (sac) en jute, de raphia ou en plastique. Elle reste toujours sollicitée pour la setra (discrétion). 

Chkara a de beaux jours devant elle. 

Par Adel