Hocine Aït Ahmed


Hocine Aït Ahmed est un homme politique algérien né le 20 août 1926 à Aïn El Hammam en Kabylie. Il adhère au Parti du Peuple Algérien (PPA) dès l’âge de 16 ans où il prend rapidement de l’envergure au sein du comité central jusqu’à ce qu’on lui confit la direction de l’OS (Organisation Spéciale) en remplacement de Mohamed Belouizdad. Il sera chargé de la formation politique et militaire pour bien préparer la guerre de libération mais ne resta pas longtemps à la tête de l’OS. Il a été exclut par l’aile « légaliste » du PPA-MTLD pour cause de « berbérisme » et remplacé par Ahmed Ben Bella.

Aït Ahmed s’exile en Egypte le 1er mai 1952 où il sera nommé membre de la délégation du PPA-MTLD. Il dirige en 1955 la délégation algérienne à la conférence de Bandung (partis socialistes) qui adopta une résolution pour l’autodétermination et l’indépendance des trois pays du Maghreb. En 1956, il dirige le bureau du FLN ouvert à New York et fait inscrire le problème algérien à l’ordre du jour à l’Assemblée Générale de l’ONU. Il est arrêté dans la même année en compagnie de Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella. Malgré sa détention, Aït Ahmed est resté en contact avec les dirigeants du FLN-ALN qui le mettait au courant de l’évolution de la guerre de l’indépendance.

Hocine Aït Ahmed faisait parti du Conseil National de la Révolution Algérienne et du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne et dès sa libération en 1962, il s’opposa aux violences de l’Etat-major des frontières. Il est élu membre de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), démissionne peu de temps après et crée son parti le Front des Forces Socialistes (FFS) en 1963. Le gouvernement de l’époque présentait le FFS comme étant un parti séparatiste et exerce une répression sur la Kabylie et sur l’ensemble des militants éparpillés un peu partout sur le territoire national et qui s’est soldé par des affrontements dans les maquis de la Kabylie. En 1964, Aït Ahmed est arrêté et condamné à mort mais gracié par la suite. Il parvient à s’évader de la prison d’El Harrach le 1er mais 1966 pour se réfugier en Suisse où il milite pour les droits de l’homme. Il obtient une Licence en Droit à Lausanne (Suisse) et soutient une thèse de Doctorat à l’université de Nancy en 1975.

Il joue avec le FFS un rôle d’encadrement des revendications durant le printemps berbère de 1980 et lance avec Ben Bella en 1985 un appel pour l’instauration de la démocratie et des droits de l’homme en Algérie. En 1985, Ali Mécili, son bras droit et avocat au barreau de Paris est assassiné sur ordre de la Sécurité Militaire algérienne.

Hocine Aït Ahmed rentre en Algérie après 23 ans d’exile et son parti le FFS est finalement reconnu en 1989. Il appel en 1992 à une grande manifestation à Alger sous le slogan de « Ni Etat policier, Ni République intégriste ». Suite à l’assassinat du Président Boudiaf, il préfère s’exiler pour continuer à mener son combat. Il signe en 1995 à Rome une plate-forme de sortie de crise avec d’autres formations politiques algériennes.

Aït Ahmed retourne en Algérie en 1999 à l’occasion des élections présidentielles et annonce sa candidature mais se retire par la suite à cause de la fraude qui propulsa Abdelaziz Bouteflika comme président avec une majorité écrasante devant…zéro candidat.

Il regagne la Suisse pour des raisons de santé et s’y installe finalement. Il continue toujours son combat d’homme politique à l’échelle international comme à l’intérieur du pays à travers le FFS, un parti de l'opposition, et œuvrer pour trouver une solution à la crise politique que traverse l’Algérie depuis son indépendance à ce jour. Il décède le 23 décembre 2015 à Lausanne en Suisse.

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