Abdelaziz Bouteflika


Le président de la République algérienne démocratique et populaire Abdelaziz Bouteflika, actuellement en service, est né le 2 mars 1937 à Oujda au Maroc. Son père Ahmed Bouteflika est né à Tlemcen et quitte l’Algérie pour fuir la répression coloniale. Abdelaziz est issu du deuxième mariage de son père. Il a quatre frères, une sœur et trois demi-sœurs.

Il grandit et suit ses études à Oujda et rejoint l’école Hassania de Scout en 1950 et devient moniteur. Il rejoint après l’Armée des frontières à l’âge de 19 ans suite à l’appel de l’Armée de Libération Nationale (ALN) à tous les étudiants algériens de rejoindre ses rangs. Il suit sa formation militaire à l’école des cadres de l’ALN au Maroc. Il devient entre 1957 et 1958 contrôleur pour la direction de la Wilaya V au Maroc, secrétaire administratif en 1958 puis secrétaire particulier de Houari Boumédiène en 1960.

Après l’indépendance de l’Algérie, il devient ministre de la Jeunesse et du Tourisme en septembre 1962, élu député de Tlemcen puis nommé membre du comité central du bureau politique du FLN. Il est confirmé au poste de Ministre des Affaires Etrangères en juin 1963 et conduit la diplomatie algérienne en plaçant l’Algérie au rang de porte parole des pays du tiers monde. Il signe le 27 décembre 1968 l’accord franco-algérien relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens en France. En 1974, il préside la vingt-neuvième session de l’Assemblée Générale des Nations Unis.

Après la mort du président Houari Boumédiène, son successeur Chadli Benjdid le nomme ministre d’Etat en 1979, un poste qu’il quitte en 1981. Traduit devant le conseil de discipline du FLN et incriminé par la cour des comptes en raison de sa gestion occulte de devises au Ministères des affaires étrangères, il s’exile pendant six ans et ne revient qu’en 1987 et assiste au congrès du FLN en 1989 et redevient membre du Comité central. Il épouse Amal Triki en 1990, la fille de l’ancien diplomate Yahia Triki.

Il décide en décembre 1998 de se présenter à l’élection présidentielle de 1999 qui la remporte et devient Président de la république au cours d’un scrutin où il se retrouve seul candidat en lice après le retrait de ses adversaires. Il est réélu à la tête de l’Etat en 2004.

Dès son élection en 1999, il propose le projet de la concorde civile pour instaurer la paix civile et le fait adopté dans la même année mais l’ambiguïté qui entourait le nombre exacte des redditions et des repentis traduits en justice l’oblige à le remplacer par le projet dit de « réconciliation nationale » qui prône une « grâce amnistiante » des groupes armées qui sont restés au maquis. Il est adopté suite au référendum de 2005 écartant du débat l’opposition, les familles des victimes du terrorisme et les associations des droits de l’homme.

Sa politique intérieure a été marquée par sa volonté de civiliser le régime en montrant sa volonté de professionnaliser l’armée et en mettant à la retraite de hauts gradés et les remplace par des hommes neufs proches de lui. Néanmoins, la crédibilité de sa politique est mise en doute face à la répression des émeutes de Kabylie (printemps noir) entre 2001 et 2002 qui a fait 126 morts et des milliers de blessés.

En effet, le boycott des différents rendez-vous électoraux confirme que la Kabylie n’a jamais porté Bouteflika dans son cœur, lui qui a multiplié les déclarations à propos de l’officialisation de la langue Amazigh (langue berbère) en la conditionnant par la tenue d’un référendum. Finalement, elle devient langue « nationale » sans passer par un référendum.

La liberté d’expression est sérieusement fragilisée après l’adoption du nouveau code pénale et l’arrestation de plusieurs journalistes en 2004, parmi eux le directeur du quotidien Le Matin Mohamed Benchicou qui écope de deux ans de prison ferme ce qui conduit l’association Reporters Sans Frontières à dénoncer la tentative du président d’asphyxier la liberté de la presse indépendante en Algérie. Bouteflika signe un décret graciant les journalistes poursuivis pour diffamation en juillet 2006.

Sur le plan économique, profitant de la hausse du pétrole depuis 1999, l’Etat entame une politique de grands travaux traduite par la réalisation d’un nouvel aéroport à Alger, l’autoroute est-ouest, les différents projets urbains de circulation et de nombreuse constructions immobilières. Cette politique entre dans le cadre d’un programme économique ambitieux d’un budget qui s’élève à 150 milliards de dollars.

Sur le plan extérieur et de part son expérience diplomatique, Abdelaziz Bouteflika tente de réhabiliter l’image de l’Algérie à l’échelle internationale. Il initie l’idée du NEPAD et joue le rôle du médiateur entre l’Ethiopie et l’Erythrée qui signent l’accord de paix d’Alger en 2000. Par ailleurs et malgré sa volonté de créer une union maghrébine solide, les relations tendues avec le voisin Marocain et le conflit Sahraoui constituent un obstacle empêchant l’atteinte de cet objectif.

Après les événements du 11 septembre 2001, Bouteflika propose aux Etats-Unis une coopération dans le domaine de la lutte anti-terroriste.

Il entend signer un traité d’amitié avec la France dans une tentative d’apaisement des relations entre les deux pays qui se voit compromis en raison du vote du parlement français en 2005 d’une loi reconnaissant le rôle positif de la colonisation.

Le 26 novembre 2005, il est hospitalisé au Val-de-Grâce en France où il subit une opération d’un ulcère de l’estomac et sort le 17 décembre mettant fin aux folles rumeurs à propos de son état de santé. Il rentre en Algérie le 31 décembre où il reprend ses fonctions et effectue plusieurs visites à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Le 12 novembre 2008 et afin d’assurer la réélection d’Abdelaziz Bouteflika, le parlement vote à main levée la révision de la constitution afin de permettre au président en fonction de briguer un troisième mandat.

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