Printemps arabe en plein dérèglement climatique !


Ben Ali s'est enfui, Moubarak s'est rendu, Kadhafi a refusé de se rendre, mais quelqu'un l'a fait à sa place. On l'a rendu mort stadjir. Bachar El Assad continue de tirer à bout portant sur la population qui répète qu'elle n'a finalement rien à perdre. Et lui il tire parce que justement, il a tout à perdre s'il se tire.

 L'Occident est donc tiraillé entre sa volonté d'aider le printemps arabe en tant qu'association à but lucratif et sa conviction, sa satisfaction que le peuple qui aujourd'hui se bat pour revendiquer ses droits redeviendra une foule d'incultes qui vote pour un parti islamiste. Décidemment, ces petits peuples veulent faire comme les grands mais ils ne sont pas prêts pour la vraie démocratie (celle qui mène un parti d'extrême droite au second tour des présidentielles). Et si tout le monde s'est réjoui de la mort de Kadhafi tant que ses circonstances restaient floues, la communauté internationale condamne l'exécution sommaire de l'ancien tyran. Là il faut dire que tuer c'est mal, sans pour autant regretter d'avoir sabré le champagne. Il aurait fallu tenir la main des Libyens jusqu'au bout, même si c'était de toute façon pour leur faire appuyer sur la détente.

 Alors tout le monde se renvoie la balle. Littéralement.

 Le monde n'a pas tant changé que ça depuis quelque siècles, seule a changé la vitesse à laquelle l'information circule, la vitesse à laquelle on sait qui tue, combien et pour combien. Et donc la vitesse à laquelle il faut manipuler cette information pour duper la foule. Et la foule se laisse duper. Et ça, c'est comme au bon vieux temps.

 La différence entre hier et aujourd'hui, c'est que l'hypocrisie prend une toute autre dimension. L'hypocrisie d'interpréter, de croire et de faire croire parce que c'est plus facile et que sur le moment, les circonstances faisaient que c'était la meilleure solution. Et la pire des hypocrisies, c'est bien de nous faire croire qu'on cherche des solutions là où on cultive les problèmes.

 De l'hypocrisie en haut débit quoi.

 Encore faudrait-il que quelqu'un assume ses actes.

 Alors en cette journée du 1er novembre, fête des morts pour la bonne cause en Algérie, fête des morts tout court ailleurs, j'ai une pensée pour tous ceux qui sont morts pour rien, qui ont raison mais qui ont laissé la place à ceux qui ont tort.

 Par Nanou

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