Ben Laden, une théorie pratique


 Depuis lundi circule dans une certaine presse une figure qui se veut de style et qui nous explique, des violons en fond sonore, que la mort de Ben Laden dans le raid américain d'Abottabad n'est que la deuxième, la première ayant été infligée par les révolutionnaires du printemps arabe.

 Ben Laden est né à New York le 11 septembre 2001, mais je ne me souviens pas qu'il ait été baptisé par une révolution islamique en Tunisie ou en Egypte. Ben Laden est né dans l'imaginaire occidental et il est devenu le représentant du pathétique amalgame Islam = terrorisme. Il est devenu le porte-parole de la majorité silencieuse à l'insu de celle-ci. Il est devenu une arme de destruction massive, non à cause de ses kamikazes télécommandés mais parce qu'il a justifié toutes les batailles et toutes les haines de ces dix dernières années.

 Lorsque Ben Ali a quitté la Tunisie, le monde s'est inquiété de voir le pays basculer dans l'obscurantisme, une énième façon de dire que les pays arabes n'ont le choix qu'entre une dictature sanguinaire ou un terrorisme explosif, la dictature étant tout de même un moindre mal. Peu importe que l'islamisme n'ait jamais été une alternative pour la majorité des musulmans, le monde célèbre aujourd'hui la sortie du cauchemar, un de ceux qu'on créé de toute pièce lorsque la lumière est éteinte
 Le miracle s'est donc opéré, la lumière a été et même les Arabes méritent désormais ces mets de choix que sont la liberté et la démocratie. Il y a 4 mois, Ben Ali aurait dû rester, aujourd'hui Khadafi mérite le bûcher. Une idée qui a fait son chemin dans les esprits étriqués de ceux qui dirigent le monde et de leurs populaces dociles.

 Désinformation, mensonge, mauvaise foi, manipulation et la liste est encore longue. Un exemple de ce qu'il ne faut pas faire de la liberté et de la démocratie.

 En attendant qu'une guerre intestine ne ramène Ben Laden de parmi les morts, que des sources sûres nous apprennent que le corps jeté à la mer n'était qu'un sosie particulièrement ressemblant doté d'un ADN truqué, on peut toujours attendre que le numéro 2 d'Al Qaida ne devienne le numéro 1 puisque finalement Ben Laden n'était qu'un homme de paille et certainement pas le cerveau des opérations.
 En tout cas, aujourd'hui, il n'est plus utile et il était logique qu'il finisse au fond des eaux, comme on tire la chasse d'eau sur un scénario de mauvaise qualité.

 Par Nanou

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