Matoub Lounès


Matoub Lounès est un célèbre chanteur et poète algérien, kabyle, porte drapeau du combat pour la reconnaissance de l’identité Berbère.

Né le 24 janvier 1956 à Taourirt Moussa Ouamar en Kabylie, Lounès quitte l’école très jeune, poussé à la porte par un système éducatif qui privilégie langue arabe au Berbère. A cette époque, il se fabrique une guitare avec les moyens du bord et se met à la création.

A l’age de 22 ans, Matoub Lounès découvre la France et s’y installe. Il fréquente les bistros du nord de paris ou se produise déjà des chanteurs Kabyles. Il prends très vite goût à la scène et anime plusieurs soirées.

Le chanteur Idir, qui à l’époque connaît déjà un grand succès en France et en Algérie est frappé par le talent du jeune Lounès et décide de l’aider à sortir son premier album, qui portera le nom de Ay izem (Toi, le lion).

Dès lors, Matoub Lounès enchaîne les scènes et se produit même à l’Olympia en plein évènements du printemps Berbère. Ce jour là, le jeune révolutionnaire marque les consciences en arrivant sur scène avec une tenue militaire.

Lors des mouvements de contestation qui secouent l’Algérie en 1988, Lounès est blessé par un gendarme et passe plusieurs semaines à l’hôpital. Il en profitera pour lancer un nouvel album qui portera le nom de l’ironie du sort.

Dès lors, Matoub Lounès brandit le drapeau de la démocratie et de la laïcité et voyage partout dans le monde pour dénoncer le régime militaire algérien et sa politique d’arabisation et d’islamisation. Lounès est très apprécié des femmes desquelles il prend la défense et dénonce le code de la famille algérien qui les a privé de leurs droits.

Matoub Lounès est kidnappé le 25 septembre 1994 par le Groupe Islamique Armée algérien. Le jour même, une immense mobilisation se met en route et ne s’arrêtera que le jour de sa libération.

A sa libération, Lounès publie son autobiographie qui connaît un grand succès et reçoit le Prix de la mémoire des mains de Danielle Mitterrand. En 1995 le S.C.I.J.(Canada) lui remet Le Prix de la Liberté d'expression.

En 1998, Matoub Lounès bouleverse le paysage artistique et politique algérien en parodiant l’hymne national algérien. Il sera assassiné le 25 juin 1998 à thala bounan à Tizi ouzou. La Kabylie connaît de grandes émeutes qui ne s’arrêteront qu’une fois les gendarmes partis de la région.

Le nom de Matoub Lounès restera celui d’un homme qui a défié l’Etat algérien et les islamistes sans jamais plier.

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