Ali Tounsi : Mais que fait la police algérienne ?


Ce jeudi, Ali Tounsi, le Directeur général de la sûreté nationale (DGSN) a été assassiné dans son bureau.

Lorsqu'un drame de ce genre arrive en Algérie, la première chose que fait l'opinion publique, c'est rejeter la version officielle pour chercher la vérité ailleurs, voire encore plus loin. Tout ce qui est annoncé à haute voix est aussi crédible qu'un général en tutu s'apprêtant à danser un ballet et on peut difficilement s'en offusquer. C'est que dans notre histoire chaotique, il y a eu de nombreux précédents : des présidents dont la mort reste une absurdité officielle et un secret bien gardé par la majorité des Algériens qui se le transmettent comme une tradition orale, des personnalités mortes d'accident de voiture criblée de balles ou de crise de terrorisme et enterrées toujours trop vite pour être autopsiées, des enquêtes terminées avant d'être ouvertes, des réponses qui arrivent avant les questions… Bref, tout cela pour dire que lorsqu'il se passe quelque chose de grave, il est difficile de croire que l'on nous dit tout. Entre info et intox, on penche plutôt pour l'infox.

Alors voilà à quoi se résume la dernière mort en date : une réunion de travail banale qui se termine sur un coup de folie ou de colère entraînant la mort par balle. 

Dans ce cas précis, il y a deux possibilités.

Soit nous sommes occupés/fatigués/pas concernés/blasés/novices (barrer la mention inutile) et nous nous contentons de la thèse du pétage de plombs. Cela revient à admettre qu'un homme occupant un poste à responsabilités peut être tué dans l'exercice de ses fonctions au cours d'une scène digne du scénario d'un film de série B médiocre. Dès lors que le poste à responsabilités en question concerne la sécurité, on ne peut qu'apprécier l'ironie, ou plutôt le cynisme de la situation.

Soit, deuxième possibilité, échaudés par des années d'hypocrisie, nous nous disons que comme d'habitude, on nous a menti. La vérité est donc encore plus honteuse qu'un coup de colère dans les locaux sensés être les plus sûrs du pays et surtout, le feuilleton risque d'avoir une suite. Digne du scénario d'un film de série B médiocre, bien entendu.

Dans les deux cas, rien de rassurant. Comme à l'accoutumée, entre deux maux il faut choisir le moindre et entre deux raisons de désespérer il faut choisir la moins déplorable. Malheureusement, les deux théories répondent de la même façon à la question que nous n'avons jamais voulu nous poser : sommes-nous en sécurité en Algérie ?

Par Nanou

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