Algérie : En route pour l'Afrique du Sud !


Cela fait déjà plus d'une semaine que nous avons gagné la Coupe du Monde. Pardon, que nous nous sommes qualifiés pour la Coupe du Monde. Et dans l'euphorie du moment, il se pourrait que pour la première fois de ma courte carrière de chroniqueuse, je me sente capable de faire un éloge au président à vie de la République algérienne moins démocratique que populaire.

Vous y croyez vous ? Oui ?
Et bien vous avez tort !

Il est vrai que le gouvernement s'est impliqué dans le transport de nos supporters vers Khartoum. Et effectivement, cela a beaucoup déstabilisé l'adversaire qui ne s'attendait pas à trouver tant de vert et blanc dans une capitale noire à laquelle il pensait juste ajouter un peu de rouge pour l'acquérir à sa cause. Malheureusement, ce sont les nôtres qui ont vu rouge, donc de manière tout à fait logique, la cause était perdue. Résultat, les Égyptiens broient du noir et en plus ils sont verts. Et nous, nous sommes tous fiers de nos effets de couleurs. Mais de là à flatter l'égo d'un homme que je soupçonne d'avoir agi plus par orgueil personnel que par orgueil national… Et même si je me trompe, dix ans pour (é)prouver un sentiment patriotique, pour accoucher d'une conscience nationale, je trouve ça un peu léger comme retour sur investissement, pas vous ?

En attendant, il y a tout de même des choses positives à dire. Par exemple, nous pouvons être fiers de nos Fennecs. On adore tous ces jeunes avec leur humour, leur simplicité, leur talent et leur envie de se battre. Oui, on aimerait tous en adopter un… (Soupir). Ils ont réussi à nous réconcilier avec notre drapeau et ce n'est pas rien. Grâce à cet engouement autour du football, nous avons redécouvert cet hymne longtemps utilisé à des fins de propagande. Finalement, Qassaman joué lorsque Boutef nous explique que les repentis sont nos amis n'a pas du tout le même sens que lorsqu'on l'entend au stade repris par tout le public avant un match important.

Point un peu moins positif, dans la confusion, il s'est avéré que les Egyptiens ne nous aimaient pas tant que ça et que finalement ils préféraient, et de loin, une Algérie terrorisée qu'une Algérie terrorisante. Il n'y a qu'à voir cette honteuse campagne menée par leurs médias qui soutiennent consciemment ou non un pouvoir despotique, illégitime et manipulateur. Seulement, quand on veut inventer des faits invraisemblables sur ce qui se serait passé à Khartoum après le match, on évite d'envoyer des acteurs comme témoins !

En tout cas, en ce lendemain de Aid el Adha, après s'être vus refuser une place sur la liste des nations conviées à la Coupe du Monde à cause d'un pays aussi "inculte" que l'Algérie, les Égyptiens viennent, ultime vexation, de perdre la place du peuple qui nous déteste le plus au monde.
Désormais, ceux qui occupent le haut du classement, ce sont les moutons.
Et oui, je sais, la comparaison n'est pas sympa pour les moutons…

Par Nanou
Novembre 2009

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